Un chien portant un os passait une rivière ;
Le voyant réfléchi clans l’eau,
Il se dit : cet os est plus beau
Que le mien, et paraît mieux fourni de matière ;
Cola m’en fera doux : abondance de biens.
Comme aux hommes, ne nuit aux chiens.
Mais pour attraper cette image,
Lo séduisant par son mirage,
Sa proie il lui fallut lâcher,
Puis dans la vase on vain chercher
Son objet séduisant au mirage trompeur.
Les hommes font ainsi, qui cherchent sur la terre
La gloire, des trésors, un amour éphémère ;
Abandonnant leur Dieu, source du vrai bonheur,
Ils ne rencontreront sur terre quo l’erreur.
On n’y trouve pas ce qu’on cherche,
Vu qu’il n’est pas ici-bas,
Mais on trouve en revanche, après force recherche,
Ce que, comme le chien, certes on n’y cherchait pas.
“La Proie et l’Ombre”