Je suis nouvellement éclose,
Je joins l’éclat à la fraîcheur
(Disait une brillante rose
A la violette sa sœur).
Les bergères de ce village
Semblent pourtant te préférer ;
Et leurs amants, t’accordant l’avantage,
Te choisissent pour les parer.
Tu n’es qu’une fleurette, et tu rampes sous l’herbe ;
Le plus humble gazon te peut ensevelir ;
Moi, j’ai pour trône une tige superbe :
C’est donc moi qu’on devrait cueillir !…
— Doucement ! dit la violette ;
En éclat, en beauté tu l’emportes sur moi ;
Je ne suis, j’en conviens qu’une simple fleurette ;
Mais je n’ai pas d’épines comme toi.
“La Rose et la Violette”