Auprès de l’humble violette
Croissait un orgueilleux chardon ,
Arbuste pointilleux , grand ami du lardon ;
Traitant de fleur des champs , de petite grisette
La violette dont l’odeur
L’incommodait par sa fade douceur :
En vérité j’ai l’âme bonne !
Quoi ! je vous souffre ici, ma bonne !
Allons , défaites-vous de cette exhalaison ,
Végétez à mes pieds , imitez le gazon ;
Je veux bien par égards pour ma cousine Flore
Partager avec vous les larmes de l’Aurore… »
Il fut, disant ces mois » croqué par un baudet.
Un tendron de quinze ans qui faisait un bouquet
Y mit la violette à côté de la rose.
Le mérite modeste est pourtant quelque chose.
“La Violette et le Chardon”
- Alexandre Coupé de Saint-Donat- 1775-1845