Chez un amateur de jardin,
On venait admirer et l’art et la nature ;
De maints bosquets divers la sombre couverture
Que formait l’odorant et flexible jasmin.
On se plaisait aussi, sous ces sombres retraites,
A la suave odeur des douces violettes,
Regrettant qu’au grand jour, cette modeste fleur
Ne se montre et s’expose,
Près de l’œillet, près de la rose,
Dont elle est l’innocente sœur.
Le maître du jardin, que ce reproche afflige,
Suit le conseil.
Voilà la pauvrette au soleil.
Qui se fane, et soudain s’incline sur sa tige.
Elle perdit, hélas! loin de l’obscurité
Le charme du mystère :
Modeste fleur, qu’allais-tu faire
Aux champs de la célébrité?
“La Violette”