Un aigle, voyageant, planait sur un village.
Une bande de moineaux
L’aperçut et bientôt, en son criard langage,
Nargua le roi des oiseaux
Qui, suspendu dans la nue,
Apparaissait à sa vue T
rop éloigné pour être dangereux.
Ils l’insultaient, chétives créatures,
Tout prêts à se cacher dans les trous des toitures
Si, détournant sa course, il eût fondu sur eux.
Mais l’aigle, poursuivant avec indifférence
Son vol majestueux : — D’un essaim piailleur
A quoi bon, se dit-il, châtier l’insolence?
Ce serait, sur ma foi, lui faire trop d’honneur :
Je le méprise.
Les injures des sots ne sauraient m’outrager.
Je laisse à leur propre sottise Le soin de me venger. —
“L’Aigle et les Moineaux”