L’oiseau-roi veut-il reconnaître
S’il a transmis sa force au fruit de son amour ;
Si l’aiglon sera digne un jour
Du noble sang qui l’a fait naître ?
A l’heure où du soleil le front plus épuré
De splendeur inonde l’espace,
Saisissant l’espoir de sa race,
Il l’enlève, et lui fait contempler face à face
Le prince étincelant du royaume azuré.
Sur cet éclat que rien n’efface,
Si l’aiglon jette un regard assuré
Sans cligner même la paupière,
S’il fixe un œil audacieux
Sur l’immortel foyer d’où jaillit la lumière
Qui nous force a baisser les yeux,
Exhalant l’orgueil qu’il respire,
L’aigle annonce à la terre, au ciel, au monde entier,
Qu’il a reconnu l’héritier
Et de la foudre et de l’empire.
Toi, qu’aux vœux des Français l’Amour vient de donner,
Qu’en ton berceau sa main se plaît à couronner,
Je te présage un règne aussi grand que prospère,
Si, tout en l’admirant, tu peux, sans t’étonner,
Entendre ou lire un jour l’histoire de ton père.
“L’Aigle, l’Aiglon et le Soleil”