Un avare comptait son argent tous les jours. Une pie s’échappa de sa cage, vint subtilement enlever une guinée, et courut la cacher dans une crevasse du plancher. L’avare apercevant la pie : Ah ! ah ! s’écria-t-il, c’est donc toi qui me dérobes mon trésor ! tu ne saurais le nier ; je te prends sur le fait : coquine, tu mourras. Doucement, doucement, mon cher maître, n’allez pas si vite : je me sers de votre argent, comme vous vous en servez vous-même : s’il faut que je perde la vie pour avoir caché une seule guinée, que méritez-vous, dites-moi, vous, qui en cachez tant de mille?
Il arrive souvent que les hommes se condamnent eux-mêmes, en condamnant les vices des autres.
“L’Avare et la Pie”