Guy le Ray
Poète et fabuliste contemporain – Le Blaireau et les Cochons
Tête blanche barrée de deux traits noirs,
C’était un blaireau prêt à sortir le soir.
Prudence étant sa qualité première,
Il humait profondément l’air
Avant de quitter sa tanière,
Se disant que peut-être enfin,
Un jour il trouverait un meilleur abri,
Que ce misérable trou sous la terre enfoui.
Il croisa alors un troupeau de cochons en chemin,
Dévorant avidement châtaignes et glands.
Voilà, se dit-il, des gens bien organisés,
Ayant sûrement un toit mieux aménagé.
Il fit serment d’être cousin de leur famille
Puis s’en alla coucher sur leurs brindilles.
Oublié son gîte froid et humide.
L’étable était un lieu délicieux,
Bien chaud et chaleureux,
Ses compagnons n’étant pas du genre timide !
Très vite, le blaireau comprit
Que le destin des cochons était tragique,
Qu’à l’égorgement, tous étaient promis !
Reniant sa parenté aussi vite qu’il l’avait jurée,
Le blaireau s’empressa de déguerpir
Avant que ne lui arriva le pire.
Chacun a en lui les clés de son bonheur,
C’est chimère que de l’aller chercher ailleurs.
Guy le Ray
- Fable écrite en hommage à Marie de France en s’inspirant de sa fable : Marie de France – Le Blaireau et les Cochons.