Un cerf-volant illuminé,
Qui se croyoit au moins une planète,
Vit sur sa tête un jour une ardente comète,
De son corps lumineux fendre l’air étonné.
» Attends, ma sœur, attends, cria-t-il; c’est ton frère.
» Je suis à toi; je monte au haut des cieux;
» Je suis aussi moi-même un astre radieux;
» De nos feux réunis enflammons l’atmosphère. »
Alors, aidé du vent, il trace maints sillons,
Monte, et rompant enfin le fil qui le seconde,
Le nouvel astre, en un marais immonde,
Va pour jamais éteindre ses rayons.
Mes amis, plaignons sa sottise;
L’orgueil qui le perdit est aussi notre écueil;
Et j’ai toujours vu que l’orgueil
Etoit voisin de la bêtise.
“Le Cerf-volant et la Comète”