Sur le prochain des Chiens et des Chats devisaient;
D’Après leurs cœurs , ils louaient ou blâmaient,
On vantait le héros fidèle,
Dont tout vrai chien porte en soi le modèle :
Il avait aboyé, s’était si bien battu ,
Qu’au risque de ses jours il sauva ceux du maître.
A son air équivoque, un Minet fit connaître
Qu’il rabattait beaucoup de sa vertu.
Chacun veut que le Chat s’explique.
— Je ne vois pas, dit-il, ce trait fort héroïque;
Il aboyait de peur d’être vaincu ;
Car, entre nous, je crois qu’il se serait bien tu ,
Si le voleur plus fin avait graissé sa patte.
Mais, bien loin de blâmer, toujours on loue, on flatte ?…
Fixant le Chat;— « Amis, remarquez, dit un Chien ,
« Que les gens qui n’approuvent rien,
« Et ne sont contents de personne,
« Sont ceux dont aucun n’est coûtent;
« Ils ne peuvent souffrir la vertu, le talent ».
Faut-il que de ces gens le monde entier foisonne!
“Le Chat mécontent”