Un cochon gras à lard à part lui raisonnait :
« Je mène, disait-il, une bien triste vie.
» Cependant j’ai tout à souhait: »
De son, dès le matin, j’ai mon auge remplie ;
» Je ne fais rien le jour, et je dors bien la nuit;
» D’où peut donc naître mon ennui?
» Tandis que ce cheval, qui, dès l’aube à l’ouvrage,
» N’a presque jamais de repos,
» Parait gai, content et dispos,
» Et de grand appétit dépêche son fourrage.
Un bœuf qui l’entendit, un bœuf qui rêvait creux ,
Lui dit : » Animal paresseux,
» Sache que ton mal vient de n’avoir rien à faire,
» Que le travail est nécessaire,
» Qu’il procure lui seul, la force, la gaîté,
» Et que l’ennui toujours nait de l’oisiveté. »
“Le Cochon et le Boeuf”