Un jour de l’an jeune garçon
D’un fort joli coffret avait reçu le don.
Sa couverture offrait peintures amusantes ;
Au milieu des chiens et des chats
Qui semblaient prendre leurs ébats,
On voyait fillettes riantes.
Un joyeux arlequin, sur un côté, dansait ;
Sur l’autre, un masque grimaçait ;
Dessous, petit jardin montrait à peine éclose
La violette et la rose.
Notre enfant en sourit, et son œil curieux
Sur cette image se repose ;
Mais le coffret s’entr’ouvre, et voilà qu’à ses yeux
Apparaît bien autre chose.
Un nécessaire entier se déploie et pour lui
Renferme des tributs de diverse industrie,
Couteau, crayons, ciseaux, canif, étui,
Voire même une imprimerie.
Pour tout de bon, l’enfant est enchanté :
« Vraiment, dit-il, qui s’en serait douté ? »
Il retourne chaque ustensile,
Il en fait un usage utile,
Il est fier de ce qu’il produit ;
Tout en s’amusant, il s’instruit.
De mes fables, enfants, ce coffret est l’image.
Vous n’y verrez d’abord qu’un simple badinage ;
Mais tachez, avec moi, d’en pénétrer le fond,
Et maint enseignement fécond,
Sous une simple allégorie,
Viendra s’offrir à vous pour guider votre vie.
“Le Coffret”