Chaque siècle a diverses mœurs :
Effet de l’humaine inconstance.
Le nôtre est celui des censeurs,
Des mécontents et des frondeurs.
L’égoïsme chez l’un, chez l’autre l’ignorance
Ont produit, selon nous, cette vilaine engeance,
Qui s’étudie à semer des erreurs
Pour dépraver les esprits et les cœurs.
Cependant aujourd’hui de quoi peut-on se plaindre?
Nous jouissons des douceurs de la paix,
Et Bellone n’est plus à craindre.
Nous voyons sous nos yeux se former le congrès,
Où les princes unis par la Sainte Alliance
Vont fonder pour toujours le bien de leurs sujets
Et faire révérer leur auguste puissance.
Pénétrés, animés des devoirs les plus saints,
Ils vont de leurs royales mains
Poser les bases politiques
Des droits des nations, des libertés publiques,
Et faire éclore enfin, après tant de débats,
La raison, la concorde au sein de leurs États.
Que nous faut-il de plus? Abjurons nos chimères.
Las! nous avons à peine un jour;
Sachons du moins jouir de ce terme si court,
Et songeons que nos rois sont devenus nos pères.
C’est le conseil sage et prudent
Que donne dans mon apologue
“Le Démagogue Villageois et le Baromètre”