Tant que les mouches de l’été
Trouvent chez vous abri, chaleur et victuaille,
Vous avez leur société ;
Et, quoi que vous fassiez, pas une qui s’en aille
Toutes vous les voyez suivre avec piété
Le culte du logis. Mais viennent la froidure,
Les autans rigoureux, la saison morte et dure,
Toutes s’en vont, cherchant d’autres climats,
D’autres abris et des cieux sans frimas.
Tant que règne chez vous l’abondance et la joie,
Tant que Fortune vous octroie
Bonne table, bons vins, truffes, café, liqueurs,
Zèle pour vous servir anime tous les cœurs ;
Serment de vous aimer sort de toutes les bouches.
Mais viennent la tempête et les jours de malheurs,
La perte de vos biens, le cri de vos douleurs.
Chacun s’en va : c’est le départ des mouches.
“Le départ des Mouches”