Aux lois de la nature, amis, soumettons-nous ;
Toujours sa volonté l’emporta sur la nôtre.
L’aimant disait au fer : Pourquoi me cherchez-vous ?
— Pourquoi m’attirez-vous ? soudain répondait l’autre.
Notre faiblesse et ton pouvoir,
Sexe enchanteur, s’expliqueraient de même :
Ainsi tu plais sans le vouloir;
Sans le vouloir, ainsi l’on t’aime .
Note sur la fable : Le fer et l’aimant.
Il y avait plus de dix ans que cette fable était faite, quand M. Auger, littérateur non moins recommandable par la sévérité de son goût que par l’étendue de son érudition, me fit connaître celle que l’abbé Mangenot a composée sur le même sujet. La voici :
Un jour l’aimant tint au fer ce langage :
Ne m’aimez plus, ou craignez mon courroux.
Ah! dit le fer, si mon feu vous outrage,
Mon cher aimant, pourquoi m’attirez-vous?” Je parie, écrivait-il en m’envoyant cette fable, que vous n’aviez jamais lu ce quatrain. Vous conviendrez que la rencontre est singulière. J’ai pensé que vous l’apprendriez avec plaisir. Il n’aurait pourtant pas fallu s’y frotter avec beaucoup d’autres; mais vous n’êtes pas emprunteur, c’est la votre moindre défaut. “