Un bon Fermier visitait son domaine,
Avec son jeune fils, étourdi de quinze ans,
Qui lui prêtait l’oreille à peine,
Tant son esprit courait à travers champs.
Le bon vieillard disait : pour la saison prochaine,
Cet excellent terrain
Produira force grain ;
J’espère de bon blé voir notre grange pleine.
Dans ce champ, du froment ? Grand-Père y pensez-vous !
Pourquoi pas y planter vos choux ?
J’y vois croître partout la ronce.
Du Grand Papa
Or voici la réponse,
(Lecteur, médite-la.)
Plus une terre est riche
Et plus quand on la laisse en friche,
Elle devra produire et ronces et chardons ;
D’un sol non cultivé sauvages sont les dons.
La plus généreuse nature, Sans culture,
Rarement produit Un bon fruit.
Après force travail, bon fonds qu’on ensemence
Donne froment en abondance.
Ce qu’il faut
Est un terrain bien chaud :
Un sol trop froid, comme une âme égoïste,
A toute culture résiste.
“Le Fermier et son petit-fils”