Que je hais tes feux indiscrets ,
S’écriait un filou , parlant au réverbère,
Ta clarté nuit à mes projets ;
Avec toi je ne puis rien faire.
Ah ! que ne suis-je au temps jadis,
Temps où , d’une ardeur sans seconde ,
Dans une obscurité profonde ;
Nous gagnions de l’argent en frappant les esprits ,
De la crainte de l’autre monde:
Si l’on ne met un terme à tous ces changerions ,
Franchement je te le confie ,
Nous nous verrons forcés , pour gagner notre vie,
De devenir honnêtes gens….
Aisément je conçois ta peine coutumière ,
Répond le porte-jour ; car, pour dire en deux mots ,
On sait que les fripons , les méchants et les sots
Ont été, de tout temps , ennemis des lumières.
“Le Filou et le Réverbère”