Beau lys, sors du coin solitaire
Où l’ouragan t’avait jeté.
Viens reprendre dans mon parterre
Le haut rang de la royauté.
Les aimables tilles de Flore,
Tressaillant de joie et d’amour,
Vont toutes s’empresser d’éclore
Pour solenniser ton retour.
Hélas ! pendant ta longue absence
Mars désola l’humanité.
Vertu gémissait en silence
Et pleurait sa captivité.
Le fer moissonnait la jeunesse
A peine en sa première fleur.
Avant d’atteindre la vieillesse
Les parents mouraient de douleur.
Mais tu reviens, et l’espérance
Ranime nos cœurs abattus.
La paix, l’équité, l’abondance
Par ton retour nous sont rendus.
(!) Nous n’avons guère donné cette fable et la précédente, que parce qu’elles ont été un événement dans la vie de M. Hubin : elles lui ont valu les hostilités du Nain Jaune, affranchi, qui pleurait son esclavage, et prêchait la liberté. “Le Fleuriste consolé”