Au sein d’une grande assemblée,
Où les plus nobles animaux,
Dans une gaîté signalée
Par la franchise, oublièrent leurs maux,
Vint soudainement s’introduire
Un tout petit personnage… un furet.
Tous, indignés et n’osant plus rien dire,
Des yeux se parlent en secret,
Un morne silence à la joie
A succédé subitement,
Et chacun semble être la proie
D’un ennemi qui frappe en se cachant.
Faisant retentir l’air de son rugissement,
Un léopard dit : « Quoi ! quelle est donc cette crainte ?
Un furet vous fait tous pâlir ?
Un vil furet, que, sans mentir,
J’avale d’un coup, sans contrainte ?
Ah ! si j’écoutais ma fureur…
— Chut ! répond un renard , chut ! c’est un délateur !… »
“Le Furet”