Maximilien Emmanuel-Charles de Malon
Un Coq adolescent, dit-on,
Étoit le vrai Caton de toute la Jeunesse ;
Esprit, jugement, gentillesse,
Badinage du meilleur ton,
Il avoit tout : Cétoit le Phénix de l’espèce ;
Mais il fut entraîné, quoiqu’après cent refus,
Craignant de paroitre sauvage,
Par les autres coqs de son âge
Assez étourdis au surplus.
Il étoit question d’une fête galante ;
D’abord elle fut gaie, elle devint bruïante,
À des excès on se livra,
En Bacchanale enfin elle dégénéra :
Notre Coq païa cher sa légere imprudence ;
On la sçut : Cela fit grande sensation.
Quand on peut exposer sa réputation,
Il ne faut point avoir de fade complaisance.
“Le jeune Coq et ses Camarades”