Un aigrefin doré, comme l’on en voit tant,
Filant la carte et fréquentant
Les Cafés et les jeux plus souvent que le prône,
A lui vit accourir un Pauvre haletant,
Qui, d’un ton assez fier, lui demanda l’aumône.
Notre aigrefin, surpris de cet air cavalier,
Lui répondit : L’ami, vous êtes familier,
Me connaissez-vous donc ? — Monsieur le petit maître,
Répliqua celui-ci, nous devons nous connaître,
Ceci soit dit sans vous humilier :
N’est-ce pas vos pareils et ceux qui les secondent,
Qui font que dans Paris les Mendians abondent ?
Du vice maintenant le triomphe est aisé,
Ne le condamnons plus, il est autorisé.
“Le Joueur et le Mendiant”