André-Clément-Victorin Bressier
« Admirez ma tranquillité,
Disait un jour le lac ; ma paisible surface,
Unie ainsi qu’une glace,
Est l’emblème de la bonté.
— Admirez ma vivacité,
Dit alors le torrent ; tout cède à mon passage ;
Ma course brillante est l’image
De la force et de la fierté. »
L’été vient ; pendant sa durée,
Vaste foyer d’infection,
Le lac, par toute la contrée,
Répandait la contagion.
L’hiver succède, et, par la pluie,
Du torrent la source grossie
Précipitait avec fracas
Ses flots, qui dans les champs faisaient mille dégâts ;
Cependant la rivière, avec soin encaissée,
Dans tous les temps roulant en paix
Son eau, jamais dormante et jamais courroucée,
Marquait son cours par ses bienfaits.
Gardons-nous d’un calme apathique,
Évitons d’imprudents excès ;
C’est à la sagesse énergique
Que sont réservés les succès.
« Le Lac, le Torrent et la Rivière »