Ces jours derniers, nous avons vu
Que par instinct, ou plutôt par miracle,
Notre lièvre sut vaincre empêchement, obstacle.
Dans sa famille enfin le voilà revenu.
De cette famille chérie
Il reçoit les transports, le soin.
Là seulement, seulement, de la vie
Se sent le charme, le besoin !
Il leur raconte en son langage
Qu’un dieu seul l’a sauvé de ce péril affreux.
Levraux sont tout oreille. Une larme, je gage,
De sa hase obscurcit les yeux.
Ulysse ainsi de son voyage
Faisait… Eh non, ce n’était plus cela.
Le charme décevant d’hymen n’était plus là.
Pénélope était vieille, et Télémaque un homme.
Hymen ! quand tu n’es plus amour, ne sais trop comme
Te définir. De l’amitié
C’est plus que les douces étreintes.
Pour de tendres marmots, une douce moitié
Belle encore ! ce sont projets, espoirs, et craintes
Ou chimère et raison vont… à faire pitié.
L’un sur l’autre chacun mutuellement compte.
Dans la peine un regard ! un mot consolateur !
Dans l’illusion maint mécompte !
Mais c’est surtout dans un constant chagrin
Que deux cœurs bien placés…ma Sophie !.. ah ! le mien
Est trop ému pour achever mon conte.
“Le Lièvre en famille”