Un lièvre vit passer un cerf, et il fut frappé de la beauté de cet animal. Il admiroit surtout la majesté du bois dont sa tête étoit parée. Ce bois enfin fit sur lui une telle impression, qu’il alla se plaindre au Destin de n’avoir pas de même reçu en partage une arme aussi redoutable et si capable de le faire craindre. En vain le dieu lui représenta que de pareilles armes n’étoient pas faites pour sa tête, il importuna tant qu’enfin elles lui furent accordées. Le voilà donc avec un bois de cerf, mais il ne peut plus marcher, le poids l’entraîne, il tombe à chaque pas, et périt enfin par sa faute.
Ceci s’adresse aux ambitieux qui se chargent d’emplois pour lesquels ils ne sont point faits.
“Le Lièvre et son destin”