Jean Marc Wollscheid
Poète et fabuliste contemporain – Le lion et le chacal
Le plus rusé impose souvent ses vues,
qui n’en est pas victime dans une vie…
Dans cette fable le chacal est hautin,
il sait que sa ruse vaut un fort teint,
tel le lion qui dort sur un strapontin…
Voici le chien approcher infâme,
du Roi dormant près de son entame :
Des restes éventrés et sans âme…
Comme le seigneur ouvre un œil,
le chacal cherche sur son seuil,
à éviter le pire des accueils…
« Mon Roi ! Loin de moi l’envie vile,
de toucher à votre festin peu civile,
et par là m’octroyer proie facile…
Mais savez-vous ce que l’on raconte ?
Dans les plaines est vice-roi qui décompte,
chaque seconde pour vider votre compte,
et demain en vos places régner maître
sur toute vie et moindre centimètre… »
Le lion baille mais daigne au réveil.
Le chacal veut taire sa faim sans pareil,
et par la ruse ôter repas en merveille…
« Qui oserait défier la force et la loi !
La puissance qu’en un instant je déploie !
Qui pense me laisser en sous-emploi ? »
« Un humain Sir, un tout petit guerrier,
on le dit Massaï et pour vous sans amitié.
Il doit affronter le lion pour devenir,
Roi des Rois dans un proche avenir…
Le seigneur des roseaux rugit de colère,
puis griffe le sol et marque la terre,
Oubliant chacal et proie pour la guerre…
Le lion trouve le jeune combattant,
il en meurt dans l’instant…
Le chacal devenu Roi hautin,
mange sa proie fort teint,
d’être fourbe sur le strapontin…
Le plus fort ici à perdue la vie,
laissant au chacal sur le parvis
la ruse qui permet toute survie…
Jean Marc Wollscheid