Sous les rayons brûlants d’un ciel d’or et d’azur,
Quand toute fleur se flétrit et se penche,
Pourquoi donc, ô beau lis à la couronne blanche
Gardes-tu seul un front si brillant et si pur?
— C’est qu’une goutte de rosée,
Par les pleurs de l’aurore en mon sein déposée,
Y conserve toujours une douce fraîcheur.
Et, semblable au beau lis, c’est ainsi, jeune fille,
Que ton front virginal toujours sourit et brille,
Parce que l’innocence habite dans ton cœur.
« Le Lis et la Goutte de rosée »
Anatole-Henri-Philippe de Ségur – 1823 – 1902