« Admire comme dans l’espace
Traçant des lacs d’amour on me voit voltiger,
Disait le papillon léger
A l’humble et tardive limace.
Vois-moi courir de fleurs en fleurs,
Les effaçant de mes vives couleurs;
Tandis que laide et dégoûtante,
Tu rampes gauchement d’une marche pesante.
Aussi la beauté me poursuit,
Au lieu qu’avec horreur tout le monde te fuit. »
« Insecte aussi vain que l’utile !
As-tu donc oublié, répondit le reptile ,
Qu’avant d’être un léger et brillant papillon ,
Chacun a pu te voir naguère
Sale et vile chenille, en ce même sillon,
Comme moi ramper contre terre? »
“Le papillon et la Limace”
- Théodore Lorin, 18.. – 18..