Un papillon, le jour de sa naissance,
Fier et surpris de ses destins nouveaux,
Avec un ton plein d’insolence
Jugeait les hordes des oiseaux,
Les croyait au plus ses égaux ;
Sur chacun trouvait à redire
Et le disait fort librement.
Croyant bien être assurément
À l’abri de toute satire.
Un pinson l’entendit et ne put s’empêcher
De le regarder et de rire :
Et puis, sans pourtant s’en fâcher,
Pauvre insecte, dit-il, la grandeur n’est qu’un rêve ;
Par des succès d’un jour ton orgueil est trompé,
Mais c’est, dit-on, l’usage : à peine l’on s’élève,
On ne se souvient plus que l’on avait rampé.
“Le Papillon et le Pinson”