— « Cuic ! cuic ! » répétait tristement
Un passereau perché sur le faite d’un chêne,
Privé de son vert ornement
Par le froid aquilon que l’automne ramène.
De sa fenêtre ouverte, Augustine le vit,
Et, se rendant sous l’arbre séculaire,
Avec profusion répandit sur la terre
Des miettes de pain. — « Petit, petit, petit ! »
S’écrie en se cachant la bonne jeune fille.
A cette douce voix l’oiseau répond gaîment,
Et de branche en branche sautille ;
Il est à terre en un moment :
Comme il becquette ! comme il mange !
Il remonte sur l’arbre, et ses cris à l’enfant
Semblent dire : — « Merci, merci, cher petit ange ! »
Il s’envole. Augustine, en le suivant des yeux,
Chez ses parents chéris rentre le cœur joyeux.
Comme ce passereau, qu’il est de malheureux
Dont on voit sans pitié la pâle et triste mine.
Qui périssent de froid, de douleur ou de faim !
Oh ! qu’ils trouvent chacun une bonne Augustine
Qui leur donne toujours des miettes de pain !
“Le Passereau et la Jeune Fille”