Au bord d’une rivière, un pêcheur en silence
Et planté là comme un héron,
Après beaucoup de patience,
Prit un pauvre petit vairon.
Alors avec dédain, considérant sa proie,
Il lui dit : Pourquoi n’es-tu pas
Tanche ou brochet, perche, anguille ou lamproie ?
J’aurais fait un si bon repas !
Mais toi, chétive créature,
A peine pourrait-on te manger en friture ;
Et je sens, à mon appétit,
Qu’il m’en faudrait un mille. Allons, rentre dans l’onde.
Fretin tombe, et répond : On voit que dans le monde
Souvent c’est bien d’être petit.
“Le Pêcheur et le petit Poisson”
- Jean-Auguste Boyer-Nioche, 1788-1859