Sous l’œil d’un père, un jeune homme persan,
A la famille réunie,
Lisait le divin Alcoran.
Bientôt la lecture bénie
Endormit tout, esclave, frère et sœur,
Tout, excepté le père et le lecteur.
« Ô Mahomet ! quelle conduite impie !
Dit le fils au père attentif.
Pour moi, je ne dors point, et mon esprit actif
N’insulte point aux sources de la vie.
— Mon fils, j’excuse leur sommeil,
Lui répond aussitôt le père.
Depuis longtemps, le coucher du soleil
Dans l’assoupissement plonge la Perse entière.
D’ailleurs, j’aimerais mieux te voir
Dormir comme eux à la prière,
Que tirer vanité de remplir ton devoir. »
“Le Père et le Fils”