Un Perroquet, enflé de vaine gloire,
Par son caquet étalait sa mémoire,
Et l’emportait, avec sa forte voix,
Sur les oiseaux de la ville et des bois.
Un Pigeon vint, auditeur bénévole,
Mais peu touché de mainte faribole,
Que l’orateur recommençait toujours.
Quand il eut donc fini tous ses discours,
Il s’avisa d’attaquer de parole
L’humble animal, et lui dit fièrement :
Ah ! que la langue est un bel instrument !
Et bienheureux qui sait en faire usage.
Que de plaisir procure le langage !
Pauvre Pigeon, d’où vient que, comme un sot,
Tu restes là, sans nous dire un seul mot?
Courage, allons, débite ta harangue ;
Ou sur-le-champ on coupera ta langue,
Comme inutile…..Inutile ! non pas,
Répondit-il, faites-en plus de cas.
Redonnez-moi ma compagne fidelle,
Et j’en ferai bon usage avec elle.
“Le Perroquet et le Pigeon”