Un perroquet échappé de sa cage,
En voletant et culbutant,
Arrive enfin dans un riant bocage.
Il se pose, il écoute; ô merveille! il entend
La plus suave mélodie;
Le chantre du printemps, de ses frêles poumons,
Tirait alors les plus doux sons,
Suivant les lois qu’impose l’harmonie.
« Mon frère, lui dit-il, dans ce lieu retiré
Pourquoi laisser ainsi ton talent ignoré?
Ce n’est que dans la grande ville
Qu’on peut apprécier cet art si difficile.
Suis-moi; tous les honneurs, qui d’ailleurs te sont dus,
Immédiatement vont pleuvoir sur ta tête. »
Le rossignol répond :
« Mon humeur est peu faite
A me voir entourer d’hommages assidus;
Je n’ai pas, comme toi, beau babil, beau plumage.
Te ne t’en dis pas davantage;
Je préfère mes champs à la plus belle cage. »
“Le Perroquet et le Rossignol”