— « Je veux entièrement déplumer cet oiseau.
« Dit Jules qui tenait captif un passereau,
« Oh ! comme il sera drôle et qu’il me fera rire !
« A l’œuvre ! commençons ! » Et le voilà qui tire
Les plumes de l’oiseau qui crie et se débat.
Gustave arrive alors. — « Que fais-tu, petit frère ?
« Arrête !… ce moineau… vois dans quel triste état
« Tu l’as mis. » — « Que m’importe ! » — Et Gustave en colère
S’approche du cruel, le saisit aux cheveux,
En arrache une touffe ; et Jules crie et pleure.
— « Lâche l’oiseau, lui dit Gustave furieux. »
— « Non, non, tu me fais mal. »—« Lâche-le. » — « Tout à l’heure. »
— « Tout de suite ou sinon, j’arrache de nouveau
« Tes cheveux. » — « J’obéis. » Jules lâche l’oiseau
Qui prend la fuite. — « Petit frère,
« Dit Gustave en riant, veuille me pardonner
« Tout ce que je t’ai fait ; c’était pour te donner
« Une leçon à ma manière,
« Et t’apprendre ceci dont tu te souviendras :
« C’est qu’aux autres, jamais, Jules, tu ne dois faire
« Le mal que tu voudrais que l’on ne te fit pas. »
“Le Petit Cruel”