Francis Aghedu
Fabuliste contemporain – Le Peuple des Grenouilles
Il était une fois au pays des merveilles
Un peuple de grenouilles qui recherchaient leur voie.
Certaines se voulaient libres, d’autres voulaient un Roi.
L’était une fée blonde qu’on appelait Miette
La fée aimait la vie, la liberté, l’amour
Mais elle ne croyait pas que les grenouilles un jour
Se donneraient tout ça, exauceraient ses vœux.
Il leur faudrait, dit-elle, un chef, un demi-dieu.
On lui en nomma un dont on taira le nom
Qui prêchait la révolte et la révolution.
Curieuse, elle alla voir cet illuminé
Curieux utopiste sur piédestal juché.
L’accueil fut chaleureux, la Fée intéressée
Et très rapidement des liens furent tissés.
Mais alors que l’Amour s’avançait davantage,
La Fée, du demi-dieu, n’avait vu le visage.
Les semaines et les mois les rapprochaient encore
Au diable les grenouilles, l’amour était plus fort.
Alors qu’elle oubliait le motif du voyage,
La Fée, du demi-dieu, n’avait vu le visage.
Il lui expliquait bien qu’il n’existe de dieu
Qu’en chacun d’entre nous et que, pour vivre mieux,
Il faudrait oublier les solutions miracles
Qu’il n’était pas d’élu, de demi-dieu, d’oracle.
Mais elle croyait toujours que pas un batracien
Ne comprenait la vie ; car ils ne valaient rien.
Et puis le grand jour vint où enfin elle vit
Celui qu’elle admirait, qui illuminait sa vie
Le demi-dieu parut sous son vrai habillage
C’était une grenouille du même marécage
La grenouille lui dit :« Pourquoi veux-tu un autre ? »
Nous sommes tous des dieux, mais aussi des grenouilles,
Et seuls ceux qui nous voient nous font l’un ou bien l’autre
Moi je t’aime toujours, demi-dieu ou grenouille
Même si mon aspect parfois le contredit
La légende ne dit ce que Fée répondit.
Francis Aghedu