Jacques BRIGAUD
Poète et Fabuliste contemporain – Le Progrès et l’Apocalypse
Le progrès, dit le sage, est un peu comparable
A une longue mèche émettant sa lumière,
Depuis que les Anciens, ceux de l’âge de pierre,
En taillant, polissant leurs armes mémorables,
L’ont allumée.
Et les hommes se sont bien vite accoutumés
A voir, au fil du temps, s’accroître cette flamme,
Car la mèche grossit, et ainsi grandit l’âme
Des civilisations dont le savoir augmente
Et qui pensent bientôt toucher au but suprême :
Échapper aux tourmentes
De l’univers, répondre à ces questions extrêmes
De la vie, de la mort, de notre destinée,
Grâce à ce feu que Prométhée nous a donné.
Espérance naïve
Ou vaine tentative ?
Qui de nos jours ignore, au-delà du reproche
Adressé aux savants de croire tout résoudre,
Que là-bas, tout là-bas, si lointain et si proche,
Cette mèche est reliée à un baril de poudre ?
Jacques BRIGAUD