Le personnage fin que le bon La fontaine
Gratifia du rang de capitaine ;
Et qui bientôt, à mon avis,
Après cette affaire du puits
Où son ami le bouc fut pris,
De général mérita bien le grade,
Le renard par lequel le barbu fut berné
Et lâchement abandonné,
Tombe un jour dans une embuscade.
Dans un piège il est pris, ne peut s’en dégager;
Il appelle au secours, mais sa voix reconnue
En vain, partout est répandue.
Nul animal ne vient, hors le chien du berger:
(C’était l’ami de Jean Bonhomme,
C’est ainsi que le bouc se nomme) ;
Du puits naguère il l’avait fait sortir.
Mais, pour le fourbe donc, ne pouvant rien sentir,
Il partit, sans le secourir,
En se disant tout bas : » Il doit payer la somme
Des vieux crimes qu’il a commis. »
Et, pat ma fable, moi, je dis :
Le traître n’a jamais d’amis.
“Le renard et le Chien ami du Bouc”