Pourquoi te tiens-tu ainsi à l’écart, disoit un renard à certain pigeon qu’il voyoit perché sur un toit. Descends, viens près de moi sans défiance. Eh quoi ! ne sais-tu donc pas l’ordonnance qui vient d’être publiée? La paix est faite entre les quadrupèdes et les oiseaux; les deux monarques l’ont signée mutuellement, et, sous les peines les plus graves, ils ont défendu toute hostilité entre leurs sujets. J’ai lu moi-même l’édit : pigeons et renards peuvent désormais jouer ensemble en toute sûreté. Viens donc, ne te fais pas attendre.
—J’y vais, répondit la colombe; mais dis-moi auparavant ce que nous veulent ces deux chasseurs que je vois là-bas avec leurs chiens?
— Sont-ils bien éloignés?
— « Non, ils accourent vers nous au galop, et bien-toi ils nous auront joints.
— Adieu, nous nous reverrons une autre fois, je crains que les hommes n’aient publié, de leur coté, une ordonnance contraire à la nôtre. »
“Le Renard et le Pigeon”