Je suis spirituel, libre-penseur, charmant,
Chéri du sexe aimable :
Ainsi se louangeait l’ingénieux roman.
C’est un peu vrai, reprit la Fable.
Mais quand on vous a lu, mon cher enfant gâté,
Le lecteur, croit sortir d’un songe :
Il dit de vous : quel gracieux mensonge !…
De moi, du cœur humain, voilà la vérité.
En confidence, Vous êtes un peu trop séducteur ;
Vous fascinez l’esprit de l’inexpérience,
Moi, j’éclaire son cœur.
Je moralise la jeunesse
El même la vieillesse
Par mes poétiques sermons,
Vous les bercez d’illusions;
Vous êtes l’enfant du mystère,
Vous êtes le finit défendu ;
Dans ce merveilleux fruit, dts que l’on a mordu.
On veut manger la pomme entière.
Nous sommes frère et sœur; au nom de ce lien,
Ne rendez plus les cœurs passionnés, volages ;
Pour les conserver purs tous les deux, soyons sages.
Consentez-vous?.,. parlez… mais vous ne dites rien.
De mes discours vous ne faites que rire.
D’où vient donc qu’on aime à me relire,
Et quand on vous a lu, jamais on vous relit ?
C’est qu’il faut joindre au charme de l’esprit,
L’utile à l’agréable ;
Ce qu’on rencontre dans la fable.
“Le Roman et la Fable”