Blâmer ce qu’on ignore est, je crois, fort peu sage.
Près des fossés d’un antique château
Maître baudet errait en personnage;
L’hirondelle effleurait la surface de l’eau;
Le rossignol, caché dans le feuillage,
Par les plus harmonieux sons
Faisait redire aux échos des vallons
La bonté de celui dont nous sommes l’image.
Notre baudet en était tout jaloux.
« En vérité, dit-il, les hommes sont bien fous
Au chant Je cet oiseau d’accorder leur hommage;
Et pourquoi tant prêter l’oreille à son ramage?
Est-ce parce qu’il chante et le jour et la nuit?
Tandis que moi… suffit… » Et puis, sans dire gare,
Il entonne aussitôt sa plus belle fanfare.
A ce vacarme affreux, tout se tait, tout s’enfuit.
Content de son succès et de son savoir-faire,
Notre âne à pleins poumons continuait à braire.
Quand martin-bâton le fit taire.
“Le Rossignol et l’Ane”