Contre un vieux pin, par les ans endurci,
Un sanglier aiguisait ses défenses.
Je ne vois pas à quoi tu penses,
Dit un renard, de t’escrimer ainsi.
Aucun péril ne te menace :
Mon frère, il faut que tu sois fou.
Si tu voyais paraître un ours, ou bien un loup,
Ce que tu fais serait plus en sa place. –
Tais-toi, tu n’es qu’un sot ; je fais ce que je doi.
Répond le sanglier : je préviens les alarmes.
Serait-il temps de préparer mes armes
Si le loup paraissait, prêt à fondre sur moi ?
Le sage en use de la sorte ;
Et préparé d’avance à tout événement,
Il n’attend pas imprudemment
Que l’ennemi soit à sa porte.
“Le sanglier et le renard”