Dieux! que j’aime Margot la Pie !
Jamais n’en pourrai-je être aimé ?
Disait un Sansonnet charmé
A la Colombe son amie.
Quoi ! pour un si volage oiseau
Tu peux soupirer, lui dit-elle?
C’est dommage qu’un feu si beau
Te brûle pour une infidelle.
De cette Margot parlez mieux,
Dit le Sansonnet en colère.
Dépeins-nous donc son caractère,
Répond la Colombe aux doux yeux…
C’est bonté de cœur admirable,
Une éloquence sans caquet,
Une humeur toujours agréable ,
De beaux yeux, l’air un peu coquet….
( Mais sur ce point je suis discret,
Ce mal devient inévitable. )
Enfin, des talens, des appas ;
Et si vous vouliez que j’en cause,
Je dirais qu’elle a quelque chose
De plus rare, qu’on ne voit pas.
De lui plaire fais ton étude,
Répondit l’oiseau de Cypris ;
Mainte Colombe, sage et prude,
Voudrait être Pie à ce prix.
“Le Sansonnet et la Colombe”