Un roi habitait le pays d’une beauté extraordinaire,
Et son serviteur d’une intelligence qui sort de l’ordinaire;
Venant comme toujours, le soir raconter au roi une fable
Et quelques contes pour qu’il ait une nuit très agréable.
Le fidèle serviteur ayant toujours bien accompli sa tâche
Est venu un soir raconter encore une fois sans qu’il sache
Quoi raconter au roi, la source de toutes fables et histoires
Etant tarie, ce qui le portait sans faute au condamnatoire.
Le régulier serviteur, comme d’habitude était attendu
Chez le roi, celui-ci impatient sur son grand lit étendu ;
Empressait son serviteur de lui raconter une histoire,
Une fable, un conte, ou quelque chose du territoire
Pour bien le bercer, tandis que notre ami déclarait
Qu’il n’avait plus rien à raconter; le roi alors insistait
Que son sommeil ne peut alors venir sans l’écoute
D’un conte, fable, ou toute autre histoire et faute
De ne suivre les caprices du sommeil de son maître,
Il va sans aucun avertissement, regretter de naître
Car sa vie en dépend. Le serviteur a aussitôt senti
La menace et compris que bientôt il sera anéanti
S’il ne parvient à raconter au roi quelque chose.
Le roi insista alors et de lui rappeler que s’il ose
Le laisser dormir avant qu’il n’écoute une fable;
Il va de soi que le lendemain il y aura la palabre.
Le bon serviteur se rappela alors qu’il lui reste
Une fable, et que s’il la raconte, même la sieste
Ne pourra se faire. Il s’en va dire humblement
Au roi que toutes les fables sont complétement
Terminées, mais qu’il en reste une et une seule.
Le roi alors de dire que s’il ne veut voir la gueule
Du lion, il est déjà temps pour qu’il lui raconte
La fable. En lui, le serviteur déchéance et honte
Se marquent; et comme il ne sait passer outre
Les ordres du roi, et non plus aller à l’encontre
De sa conscience, osa lui raconter la seule fable
Qui devait rendre le sommeil du roi agréable.
La fable était à la fois courte et très significative,
Le serviteur l’avait apprise, bien qu’assez grave
Elle contenait non seulement un vrai message;
Mais aussi une réalité venant d’un grand sage.
Le serviteur a dit clairement au roi en ces paroles:
‘’La mort surprend les autres’’, ceci en paraboles,
‘’ Sans t’oublier pour autant.’’ En entendant cela,
Le roi a demandé que vie du messager s’arrête là.
Ainsi toute la vérité n’est pas bonne à dire dit-on,
S’ajoute à celle-ci un des autres semblables dictons;
Je cite, ‘’la vérité blesse’’, ce qui a poussé son maître
A envoyer son vieux bon et fidèle serviteur ad patres.
par KAYUMBA CUMU