Un homme pauvre, étant malade et mal en point, promit aux dieux de leur sacrifier cent boeufs, s’ils le sauvaient de la mort. Les dieux, voulant le mettre à l’épreuve, lui firent très vite recouvrer la santé, et il se leva de son lit. Mais, comme il n’avait pas de vrais boeufs, il en modela cent avec du suif, et les consuma sur un autel, en disant : « Recevez mon voeu, ô dieux. » Mais les dieux, voulant le mystifier à leur tour, lui envoyèrent un songe, et l’engagèrent à se rendre sur le rivage : il y trouverait mille drachmes attiques. Ne se tenant plus de joie, il courut à la grève, où il tomba sur des pirates, qui l’emmenèrent, et, vendu par eux, il trouva ainsi mille drachmes.
[quote style=”1″]Cette fable s’applique bien au menteur.[/quote]Autre version
” L’ Homme qui promet l’impossible “ – Un homme pauvre était malade et mal en point. Comme les médecins désespéraient de le sauver, il s’adressa aux dieux, promettant de leur offrir une hécatombe et de leur consacrer des ex-voto, s’il se rétablissait. Sa femme, qui se trouvait justement près de lui, lui demanda : « Et où prendras-tu de quoi payer tout cela? — Penses-tu donc, répondit-il, que je vais me rétablir pour que les dieux me le réclament? »
[quote style=”1″]Cette fable montre que les hommes font facilement des promesses qu’ils n’ont pas l’intention de tenir effectivement.[/quote]
Ἀνὴρ ἀδύνατα ἐπαγγελλόμενος
Ἀνὴρ πένης νοσῶν καὶ κακῶς διακείμενος , ἐπειδὴ ἀπὸ τῶν ἰατρῶν ἀπηλπίσθη, τοῖς θεοῖς ηὔχετο ἑκατόμβην ποιήσειν ἐπαγγελλόμενος καὶ ἀναθήματα καθιερώσειν, ἐὰν ἐξαναστῄ. Τῆς δὲ γυναικὸς (ἐτύγχανε γὰρ αὐτῷ παρεστῶσα) πυνθανομένης· “Καὶ πόθεν αὐτὰ ἀποδώσεις;” ἔφη· “Νομίζεις γάρ με ἐξαναστήσεσθαι, ἵνα καὶ ταῦτά με οἱ θεοὶ ἀπαιτήσωσιν;”
[quote style=”1″]Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι ταῦτα ῥᾴδιον ἄνθρωποι κατεπαγγέλλονται ἃ τελέσειν ἔργῳ οὐ προσδοκῶσιν[/quote]- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
Jupiter et le Passager
O combien le péril enrichirait les dieux,
Si nous nous souvenions des voeux qu’il nous fait faire !
Mais le péril passé, l’on ne se souvient guère
De ce qu’on a promis aux Cieux ;
On compte seulement ce qu’on doit à la terre.
« Jupiter, dit l’impie, est un bon créancier ;
Il ne se sert jamais d’huissier.
– Eh ! qu’est-ce donc que le tonnerre ?
Comment appelez-vous ces avertissements ? »
Un passager pendant l’orage,
Avait voué cent boeufs au vainqueur des Titans.
Il n’en avait pas un: vouer cent éléphants
N’aurait pas coûté davantage.
Il brûla quelques os quand il fut au rivage :
Au nez de Jupiter la fumée en monta.
«Sire Jupin, dit-il, prends mon vœu ; le voilà :
C’est un parfum de boeuf que ta grandeur respire.
La fumée est ta part, je ne te dois plus rien.»
Jupiter fit semblant de rire ;
Mais, après quelques jours, le dieu l’attrapa bien,
Envoyant un songe lui dire
Qu’un tel trésor était en tel lieu. L’homme au voeu
Courut au trésor comme au feu.
Il trouva des voleurs; et n’ayant dans sa bourse
Qu’un écu pour toute ressource,
Il leur promit cent talents d’or,
Bien comptés et d’un tel trésor :
On l’avait enterré dedans telle bourgade.
L’endroit parut suspect aux voleurs ; de façon
Qu’à notre prometteur l’un dit:« Mon camarade,
Tu te moques de nous; meurs et va chez Pluton
Porter tes cent talents en don. »
- Jean de la Fontaine – (1621 – 1695)