Une mère avec ses trois filles
Toutes trois blondes et gentilles,
Parcourait à pas lents un immense jardin
Où croissaient le lilas, la rose, et le jasmin.
La plus jeune, vive, légère,
Et de ses pieds à peine effleurant le parterre,
Y cueillait en riant des fleurs,
Et se parait le front de leurs riches couleurs.
Un vieillard, promenant sa douce rêverie,
Aperçoit en passant notre jeune étourdie ;
Il s’approche et lui dit d’un ton
Où respirait une mélancolie
Pleine de grâce et d’abandon :
« Enfant, les fleurs que ta main entrelace
Et que souvent l’homme foule à ses pieds
Sont l’emblème vivant de la beauté qui passe
Et des serments qu’on a vite oubliés. »
“Le Vieillard et les trois jeunes Filles”