Que fais-tu donc sur cette plante?
Disait un écolier, paresseux et mutin,
A l’ouvrière diligente
Qui butinait de grand matin.
—Du miel.—Y penses-tu ? quoi, du miel de l’Absinthe ?
—Sans doute.—Ah ! pour le coup c’est se moquer de moi !
De ton rare talent, à te parler sans feinte,
Tu fais, ma chère, un sot emploi.
—Ainsi l’âge de l’ignorance
Toujours juge à tort, à travers !
Quand mon utile prévoyance
De cette plante aux sucs amers
Tire un miel aussi doux que celui de la rose,
Du travail, mon ami, c’est la métamorphose.
Mets à profit, crois-moi, la leçon d’aujourd’hui :
Pour la trop paresseuse enfance
L’Absinthe est la peine et l’ennui
Qu’un long travail trame après lui ;
Le miel c’est le doux fruit que produit la science.
“L’Ecolier, l’Abeille et l’Absinthe”