Un enfant caressai une vitre polie,
Et la vitre était douce à la main de l’enfant ;
Mais bientôt changeant de manie
(Chez les faibles mortels chaque Age a sa folie,
Et l’enfance mobile aime le changement),
Il frappa de son poing le corps frêle et brillant.
Du coup la vitre fut brisée,
Et l’enfant eut la main blessée
Aux débris du carreau sanglant.
Hélas ! et cette vitre est l’image fidèle
De plus d’une amitié non moins fragile qu elle.
On demeure excellents amis
Tant qu’on approuve et qu’on caresse ;
Mais heurtez un travers avec quelque rudesse,
Attaquez un défaut, hasardez un avis,
La vanité se scandalise,
L’amour-propre s’aigrit, et l’amitié se brise !
“L’Enfant et la Vitre”