Joli Chardonneret, pourquoi m’as-tu quitté?
Que t’ai-je fait, pour avoir mérité
Semblable cruauté ?
J’avais pour toi l’amitié la plus tendre ;
Je te nourrissais de ma main;
Le biscuit et le meilleur grain
Ne te coûtaient que la peine d’en prendre.
Je te flattais , je te baisais ,
Je me faisais Unique étude de te plaire :
Et cependant, petit ingrat,
Tu m’as quitté ! Nouveau climat
Te possède : reviens à ton poste ordinaire ,
Et je te promets le bonheur.
En ces mots un enfant exprimait sa douleur:
Mais l’oiseau fugitif n’écoutait son langage ;
Oiseau,libre une fois,ne revient plus en cage.
Proverbe dit, et proverbe a raison;
Il n’est point de belle prison.
- Jacques-Charles-César Formage – 1749-1808