Un jeune enfant se promenait,
Et chemin faisant déjeunait :
Un matin lui tint compagnie.
Vint le flatter, et, léchant son habit
Avec un air de courtoisie,
Gagna son cœur. L’adolescent le prit
Pour un ami du meilleur acabit;
Il lui rendit caresse pour caresse.
Et, pour s’assurer sa tendresse.
Par un bienfait qui le sût enchaîner.
Il lui donna son déjeuner,
C’était le but du parasite. .
Dès qu’il eut happé le morceau.
Il prit vilainement la fuite,
Et laissa là le jouvenceau,
Fort stupéfait de sa conduite.
Elle n’est pas rare pourtant;
Et dans les lieux que la fortune habite
On en voit tous les jours autant.
“L’Enfant et le Matin”