Antoine-Vincent Arnault
Homme d’état, poète et fabuliste XVIIIº – Les dés
Ces dés qui, chassés d’un cornet
Pour être agités dans un autre,
Par un canne ou par un sonnet
Règlent ma fortune et la vôtre ;
Ces dés tout écornés, n’en retracent que mieux
Le sort d’un pauvre peuple aux mains des factieux ;
Par l’intérêt des chefs tiré de l’inertie,
Ballotté, non sans bruit, au gré de leurs fureurs,
Il s’écharpe, il s’échine. Et pourquoi ? je vous prie.
Pourquoi ? pour varier les coups d’une partie
Qui ne profite qu’aux joueurs.
Antoine-Vincent Arnault